Il est temps de faire l ’ apologie de l ’ ordinaire . L ’ ordinaire n ’ est pas synonyme de banalité . Il y a ce gros mensonge porté à la fois par les idéalistes et les arnaqueurs … On n ’ a pas forcément besoin d ’ autre chose . Ni de plus de choses … pour être en paix … ou heureux … ou bien . Se donner une raison d ’ exister , mener une vie qui ait un sens . Contribuer à améliorer , à construire , à produire de la valeur . Partager . Donner . Sans que cela ne fasse la une des journaux , ni ne provoque cet infect buzz sur les réseaux sociaux . De nos jours , les algorithmes semblent privilégier la médiocrité . Les pensées révolutionnaires , révoltées et révoltantes l ’ emportent sur la raison , l ’ indignation ; plus que justifiée ; et la tempérance , nécessaires aux idées humanistes , bienveillantes et clémentes . Il y a également cette pression exercée sur vous , sur nous autres , les personnes ordinaires . Nous ne sommes jamais assez mal pour que nos angoisses soient prises en considération . Nous ne sommes pas nés avec une cuillère en argent en bouche , mais nous mangeons à notre faim . Nous ne sommes pas malades ‘’ comme il faut ’’ : nous n ’ allons pas mourir de nos petits bobos . Nous travaillons quand d ’ autres sont au chômage , alors la décence voudrait qu ’ on se taise : le système nous aurait privilégié , alors qu ’ en réalité , il nous empêche d ’ évoluer . Notre tort à nous , les personnes ordinaires , c ’ est d ’ avoir pris le train en marche , alors que d ’ autre - beaucoup trop pour tout vous dire - sont restées sur le bas-côté … Au diable , les heures passées à s ’ améliorer , à vouloir progresser , à se battre pour une promotion ou l ’ obtention d ’ un marché . Qui se soucie de l ’ énergie consacrée à surmonter les obstacles ou à dépasser un concurrent-à la loyale et honorablement . La persistance finit par payer , mais chuuut , ne dites rien . La vie n ’ a jamais épargné personne . On a le droit d ’ être ordinaire , sans avoir à en rougir et le devoir de ne pas être égoïste , parce que oui , il y a pire .